Fragments autobiographiques, fragments de pays, poésie…


Spleen…


    En ce moment, plus rien ne va… Famille, c’est pas top ! Travail, ça baisse. Amour, je n’en parle même pas… Mais le fait que tout va mal me rend heureux : il ne peut rien m’arriver de pire, tout ne peut qu’aller mieux….  (Tony)

Le chant des oiseaux…

    Mon grand-père m’a transmis son amour pour les oiseaux… Les chants d’oiseaux me bercent depuis mon plus jeune âge. Puis-je imaginer vivre sans eux, qui me réveillent si tendrement les matins où le soleil illumine les volières ? (…) Peu de personnes pensent pouvoir souffrir de la mort d’un animal de compagnie, beaucoup vivent cependant cette douleur. La perte d’un oiseau, il y a un peu plus d’un an, m’a profondément touchée. Il était pour moi comme un enfant que je ne cessais de protéger. Mon grand-père me l’avait offert, il était sur mon épaule dès que je rentrais de l’école. Je garderai toujours le souvenir de cet amazone au plumage vert, qui devenait fluorescent à la lumière du soleil. (…) Pourquoi écrire ces moments qui me font mal ? Pour ne pas oublier les choses que l’on garde en nous… Pour se répéter la scène douloureuse que l’on voudrait oublier, mais qui est inoubliable… Le temps peut-être l’effacera…Dans ma tête se bousculent des images de moi petite, entourée d’oiseaux aussi bien sauvages que domestiques, avec tout plein de sifflements fabuleux… (Alicia)

Mon village…

(…) La plupart du temps, j’étais dans les champs en train de sentir la nature… Voir les oiseaux au-dessus de moi, sentir le vent dans mes cheveux, sentir l’odeur des sapins, reposer là, couchée par terre et regarder le ciel, m’imaginer plein de formes avec les nuages, marcher dans les feuilles mortes pour rejoindre mon ruisseau préféré, faire une partie de ricochets… Mais ce que je préférais, par dessus tout, c’était gravir la colline dominant le village et observer toutes les maisons qui me paraissaient si minuscules : j’étais une géante contemplant son village… J’espère pouvoir vivre toute ma vie dans le petit village de Haut-du-Them. (Joelline)


    Haut-du-Them   

Les cascades naturelles…

    Dans les rivières qui descendent nos montagnes, on entend parfois le bruit de l’eau qui s’agite très fort… On s’approche un peu et on découvre au milieu des roches la rivière qui fait une chute d’eau…(…) Ce phénomène n’est pas éternel, l’eau a formé la cascade grâce à l’érosion, mais c’est aussi elle qui va la détruire dans un avenir lointain. Les cascades naturelles de nos rivières sont vieilles de plusieurs milliers d’années ; elles étaient là bien avant ma naissance, seront encore là longtemps après ma mort. Je les préfère en été, quand on peut profiter de leur splendeur en s’y baignant… (Alexis)
                                           
Bleu…

Bleu comme le premier ciel du printemps ; bleu comme les étangs qui nous entourent. Bleu si différent de celui de l’océan ; bleu plus profond, qui se mêle au vert de la forêt…(Jennifer)

A distance de mon pays…

Aujourd’hui, je ne suis pas sur le plateau, je ne suis pas en Franche-Comté, ni même sur le « continent », comme disent les gens d’ici… Je me demande si mon pays me manque. Ici, tout est tellement différent. Peut-être que la forêt ombragée me manque. Je pense aux arbres, aux belles feuilles d’un vert intense… et cela me donne une bouffée d’air frais qui n’existe pas ici. (…) Les cascades de chez moi, l’eau fraîche des forêts me font envie. Je trouve cela rassurant et vivant, l’eau si claire, si fraîche, si douce, si pure… la forêt si épaisse, si profonde, si mystérieuse. Je ne me lasse pas de cet environnement ; aucune nature ne lui ressemble, mon pays est unique et particulier… (Valentine)

Un village trop tranquille...

J’habite un très beau village pour ceux qui le visitent, mais un village ennuyeux pour ceux qui l’habitent.... Autrefois, il y avait un très grand champ, même énorme pour moi. Je m’y promenais souvent avec ma chienne, mais maintenant c’est impossible, car le maire a fait construire des maisons, et il y en a encore qui se construisent. Le plus bel endroit, qui est très calme, c’est l’étang du mont Revaux. Avec ma famille, on s’y promène souvent avec les chiens. Le village aussi est très calme, trop calme et surtout triste. Quand mes amies viennent me chercher, pour faire une balade à vélo, on ne peut aller très loin ; il n’y a que le stade et le bureau de tabac à voir. Il y a aussi un grand champ à gauche de chez moi, on peut s’y rendre, mais l’herbe commence à monter. (Anne-Lise)

Ecrire... (classe de quatrième 4)

L'écriture d'un poème, c'est comme une vague de sensations qui inondent mon coeur de tristesse ; une blessure qui fait mal aux entrailles ; une fissure a jamais ouverte par cette plume qui écrit mes chagrins ; qui remplit cette feuille de larmes.
Ecrire, c'est le seul moyen de libérer mon âme (...) (Aurélie)
Le travail d'écriture, c'est un oiseau qui chante ce qu'il ressent, pour le faire ressortir en chanson majestueuse et libre. (Delphine)
Le travail d'écriture, c'est comme le vent qui souffle dans les branches d'un arbre pour faire écouter sa chanson. (Sandra)
Le travail d'écriture, c'est une danse, il suffit d'un pas, puis un autre... et encore un autre. Le ton, le tempo, le caractère doivent venir du plus profond de soi. Le rythme varie selon le coeur qu'on y met...
Le travail d'écriture, c'est un moyen de libérer son coeur de toute joie ou des malheurs de la vie... J'imbibe d'encre bleue une feuille vierge, blanche du blanc de l 'innocence.
Ecrire, c'est avoir de la compassion, s'exiler sur une île pour avoir de l'encre couleur océan... et des feuilles vertes pour le papier, en écrire des milliers pareilles à des grains de sable sur la plage. (...) (Deborah)
 
Quelques brèves appréciations de lecture...

• J’aime beaucoup vos textes, car ils parlent bien de la nature, de la vie... On se sent libres dans vos textes. (Joelline)
• Le fait que vous vous intéressiez à notre région, la Franche-Comté, me donne envie de vous connaître. (Emmanuel)
• Pourquoi la narratrice de « Un automne sur la colline » s’adresse-t-elle à un seul Sénégalais et non pas à tous les Sénégalais morts sur la colline ? La narratrice, qui parle beaucoup de l’au-delà, est-elle croyante ? Est-elle proche de vous-même ? (Bastien)
• « Un automne sur la colline » m’a beaucoup plu, parce ce que le livre parle de la chapelle de Le Corbusier, mais il m’a semblé aussi difficile à comprendre. Je devrais le relire pour y voir plus clair. (Romain)
• J'ai eu un peu de mal à entrer dans "Un automne sur la colline", à trouver un fil conducteur... mais j'ai quand même trouvé le livre intéressant, car il parle de la chapelle de Ronchamp et rappelle l'aide importante que les Africains ont apporté lors des deux guerres mondiales... Ce livre a-t-il un contenu autobiographique ? Les fragments de vos textes et "Un automne..." me font penser aux oeuvres des peintres impressionnistes : il n'y a rien de très concret, mais cela raconte tout de même une histoire. (Angélo)
• J’aime beaucoup votre style d’écriture ; ce genre de textes permet de réfléchir et les interprétations peuvent varier selon les lecteurs, selon les humeurs... (Valentine)



Les questions les plus fréquentes à Françoise Ascal, qui portent principalement sur le métier d’écrivain, sur la vocation et sur le projet autobiographique...
(extraits de lettres)

• Quand avez-vous eu envie d’écrire pour la première fois ? Que pensez-vous apporter aux lecteurs par vos oeuvres ? Pourquoi la nature a-t-elle un rôle si important dans vos livres ? Est-ce que le fait d’écrire sur soi a un effet thérapeutique ? (Valentine)
• Est-ce un métier que d’écrire ? avez-vous un deuxième métier ? Dans quel livre parlez-vous le plus de votre enfance ?(Alicia)
• Est-ce que vous voulez continuer d’écrire toute votre vie ? Combien faut-il de temps pour écrire un livre ? (Jody)
• Dans votre bibliographie, j’ai vu que votre premier livre a été publié en 1985 ; écriviez-vous auparavant sans publier ? Allez-vous écrire encore d’autres livres ? Pourquoi avez-vous choisi le genre autobiographique ? Cela veut dire que, dans votre vie, il y a beaucoup de choses à raconter ? Quelles sont vos années d’étude pour être à ce niveau ?(Romain)
• Est-ce un vrai métier, ou une passion, l’écriture ? Est-ce que tout le monde peut être écrivain ? (Jennifer)